On recolle les morceaux ?
Qu’est-ce que cela signifie pour toi recoller les morceaux ? Recoller un vase, recoller une relation abîmée, recoller les gens entre eux ? Ou relier, mettre ensemble ? Il y a du vrai dans tout cela.
Personnellement c’est un peu le fouillis dans ma vie et j’essaie de faire le lien, de relier les uns les autres, de suivre une ligne mais c’est une tâche bien difficile. Avons-nous été cassés et donc besoin de recoller les morceaux ou est-ce féminin de vouloir tout unir, un souci de perfection ? Qu’en penses-tu ?
N’as-tu pas l’impression que ce monde se morcelle ? Qu’il part à tout vent et que tout le monde s’éparpille, se dispute, se fait la guerre et détruit tout au lieu de se réunir pour sauver la planète, sauver de la montée des eaux, des sécheresses de plus en plus fortes ?
Chacun part de son côté; dans les réseaux sociaux, on ne s’est jamais parlé autant mais jamais de visu toujours par l’intermédiaire d’un portable ou ordinateur. Comment est-ce possible de bannir cette communication physique et de la remplacer par du virtuel ? Nous sentons-nous plus forts ? Avec moins de défauts ? Cela me rappelle un film de 2009 qui m’avait marqué : « Clones » avec Bruce Willis. Les personnes pouvaient acheter des versions robotisées d’eux-mêmes, doubles parfaits sans aucun défaut qui leur permettaient de faire tout à leur place et de vivre par procuration tout en restant chez eux … effrayant non ? Partons-nous dans la même voie ?
J’ai vu l’autre jour à la télévision des sociétés qui mettent au point des poupées plus vraies que nature car en silicone et dans lesquelles ils implantent une intelligence artificielle et essaient de les faire réfléchir et prendre des décisions. Dans quel but ? Aider l’être humain ? Euh à quoi ? Rendre l’être humain complètement dépendant des machines au point de ne plus penser, ni réagir, ni interagir avec ses semblables ? Est-ce cela le progrès ou alors carrément la déshumanisation de l’homme ? Va savoir… je ne suis pas contre le progrès du tout mais regardons déjà nos portables et notre dépendance envers ces petites machines qui envahissent notre quotidien.
Je pense que nous sommes plein d’éléments comme un puzzle qui ne demande qu’à être rassemblé pour ressembler à quelque chose et pourtant nous nous éparpillons…Tu connais bien le problème si tu fais de temps en temps de vrais puzzles. Tu sais que lorsqu’il te manque 1 ou 2 pièces cela te fait râler de ne pas finaliser ton travail, de ne pas voir l’image terminée, avec des trous, alors réfléchis !
Je ne dis pas non plus qu’il faut être naïf et croire que tout peut changer mais je crois en l’être humain et ses capacités humaines, son humanité. Rien de mieux qu’un vrai sourire, une poignée de main, un rire, un baiser, un câlin, un vrai contact.
La question est de savoir comment recoller les fragments car il est facile de constater que l’on vole en éclats mais plus dur de les assembler ces éclats.
Déjà au niveau spatial, le mot fragmentation d’un espace est la perte de cohésion des unités les plus petites qui le composent ; destruction, décomposition. Fragmentation s’oppose à intégration, c’est la division.
En génétique, au niveau des chromosomes la fragmentation provient d’une agression de l’extérieur comme par des virus ou des produits toxiques.
Les roches peuvent aussi se fragmenter sous l’effet du gel et ainsi se détruire.
Bref cette fragmentation peut être bénéfique car possiblement réparable comme dangereuse car elle peut être irréversible.
Dans mon travail j’essaie d’unir tous ces fragments éparpillés, mais quels fragments ? Mes fragments personnels : vie, personnes, choix, relations …, les fragments sociétaux : relations, contacts, communication, échelles sociales, différences…tout cela est un vaste sujet.
Alors si tout simplement l’être humain écoutait sa voix intérieure, prêtait plus attention aux autres, ne pourrait-il pas se recoller, se rassembler, s’aider, se réunir, interagir et recoller tous ces morceaux de nous qui partent dans l’oubli, la négligence ou le déni ?
Réfléchissons ensemble!
Je te propose de cliquer sur l’œuvre « Fragmentation »