La quintessence ?

La quintessence est un mot poétique et sonnant aux oreilles, il peut se couper en : cinq (quinte) et essence, c’est le plus pur et l’essentiel de quelque chose. Alors pourquoi ce mot ? L’as-tu déjà utilisé ?

Un tout petit peu d’histoire : ce mot apparait déjà dès l’Antiquité, employé par les différents philosophes, il désigne un cinquième élément qui s’ajouterait aux quatre existant qui sont le feu, l’air, l’eau et la terre. Il serait le cinquième qui ferait la cohésion des quatre autres qui n’arrêtent de s’associer et se dissocier sans cesse.

A cette époque ce mot sert aussi en cosmologie donc la science du cosmos ; Aristote l’ajoute aux quatre premiers éléments qui seraient situés entre la terre et la lune et le cinquième, la quintessence, serait au-delà de la lune, dans l’inconnu mais plus près du soleil et des étoiles. Pour Pythagore (rappelons-nous ce fameux inventeur du théorème dit de Pythagore en géométrie sur le triangle rectangle, les années collège). Cette quintessence du cosmos serait comme un « ciment de l’univers » et les autres éléments viendraient de lui grâce à sa pureté et sa subtilité.

Au Moyen Age en alchimie, la quintessence est la partie active du corps dégagée de toute matière inutile comme après des distillations successives, le mystère de la matière et de son origine.

De nos jours on utilise ce mot pour exprimer ce qu’il y a de plus profond, de plus subtil, de plus concentré. Par exemple dans un texte où une phrase ou un mot pourrait concentrer tout le sens du texte et ouvrir une porte vers l’inconnu.

Un sacré mystère…

Souvent les artistes et c’est mon cas, nous recherchons cette quintessence, ce mystère, cette subtilité, cette communion entre les choses, le microcosme mais aussi le macrocosme. Nous recherchons cet essentiel, cette pureté et nous essayons de la matérialiser en peinture, gravure, sculpture, photographie ou autre moyen, cette « substantifique moelle » comme disait Rabelais. C’est alors retenir ce qu’il y a de meilleur, de plus précieux et de plus profond…en nous êtres humains mais aussi hors de nous, du plus petit au plus grand. C’est un peu essayer de toucher le mystère, d’accéder à une forme d’éternité. Cela peut paraître un peu prétentieux mais l’artiste est celui qui enfreint, pousse des portes, approfondit et cherche, dans une quête sans fin.

As-tu vu le film « Le 5e élément » de Luc Besson de 1997 ? un film de science-fiction dans lequel une humanoïde est envoyée sur terre pour sauver celle-ci. Elle est le cinquième élément, la quintessence puisqu’elle fait le lien entre quatre pierres chacune représentant l’air, le feu, l’eau et la terre pour déclencher une force capable de détruire les ennemis de notre planète bleue. Tout est là, sans compter le clin d’œil car le cinquième élément a la forme d’un humain.

La quintessence aussi représente le chiffre 5, et nous avons 5 sens, 5 doigts, notre corps est en 5 parties, rien n’est du hasard.

La quintessence est une représentation plutôt floue et abstraite, c’est le mystère de la matière et son origine. Elle interroge sur la nature profonde de l’univers et sa cohésion dont elle pourrait être la clé.

Elle est donc à deux niveaux : pour l’homme et pour le cosmos.

 Pour le cosmos ou macrocosme elle dépasse, unit et rassemble la terre (matière), l’eau (la nature vivante), l’air (la conscience) et le feu (le principe ordonnateur). Donc elle serait le monde ou la substance dans laquelle baigne le cosmos.

Pour l’homme, le microcosme, elle est au-delà de la terre (le corps), de l’eau (l’âme inconsciente), l’air (la conscience), et le feu (l’intellect) et les réunit. Elle représente la vie en somme, l’énergie.

La quintessence peut être pour tout être humain, artiste ou pas, une recherche continuelle, un chemin d’élévation spirituelle, la clé de la compréhension de l’univers et au travers de la connaissance de soi, comprendre l’univers. Une belle perspective et ouverture, presque une quête existentielle, ne penses-tu pas ?

Je te propose de cliquer sur l’œuvre photographique « Cotonneux », une forme de recherche de l’essentiel au plus profond.

 

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