Fractales ou fougères ?

As-tu déjà pris le temps de regarder les fougères et leur développement ? Toutes petites, elles sont enroulées au bout comme un escargot puis elles se déplient pour former la feuille qui se répète de plus en plus grande à sa base en une forme répétitive.

Si tu ne les as pas regardées, tu n’es pas le seul. Moi elles me fascinent depuis longtemps. J’aime leur état initial, il me rappelle une crosse comme celle de St Nicolas, ou un escargot, ou même une spirale. Tim Burton s’en est bien inspiré dans son animé « L’Etrange Noël de Mr Jack » où elles sont simples, noires et toutes entortillées. On les retrouve aussi dans « Alice au Pays des Merveilles » où elles sont plus vertes et dominent par leur taille. C’est un enroulement prometteur.

Je suis aussi toujours en admiration devant la forme d’un chou-fleur ou mieux un chou Romanesco avec tous ses cônes disposés en volutes si régulières. Alors pourquoi ?

En fait tous sont des fractales naturelles. Benoît Mandelbrot en 1975 les a découvertes dans le champ des mathématiques. Ce sont des formes et figures fragmentées aux contours irréguliers. Elles sont répétitives et on peut les regarder de loin comme de près elles sont identiques. Tu peux regarder les petites vidéos montrant ces fractales, elles sont magiques, tournoyantes, pleines de couleurs et de formes. Elles hypnotisent.

L’homme a essayé de ramener des formes complexes de la nature à des formes simples, lisses, géométriques puis grâce aux ordinateurs il va dans le sens inverse et essaie d’imiter la richesse formelle des plantes ; incroyable, non ?

Et pourtant la fougère n’est pas une fractale parfaite puisque sa complexité s’arrête au niveau de l’atome, pas à l’infiniment petit ou l’infiniment grand. Mais il est possible de modéliser une fougère : la tige centrale se ramifie en branches plus petites qui se ramifient à leur tour. Les formes du monde vivant ne se répètent pas à l’infini comme dans la théorie de Mandelbrot. Dans la nature la géométrie fractale n’est qu’une approximation, néanmoins le caractère commun est bien là.

On retrouve beaucoup de ses structures ramifiées : d’abord chez l’homme dans les bronchioles de ses poumons, les réseaux sanguins, l’ADN, l’intestin grêle…donc nous aussi nous sommes composés de « fractales ». Puis ces arborescences se retrouvent dans les arbres avec leurs branches et surtout leurs racines. Les plantes aériennes et souterraines ont cette nécessité de « s’étaler » pour ne pas avoir de trop gros volumes et pour s’approprier l’espace. Leurs entrelacements présentent une structure passionnante.

Les côtes rocheuses de la Bretagne ont pris au fil du temps une structure fractale. A chaque marée la mer attaque la côte et la déforme et celle-ci résiste par ses pics rocheux en divisant les vagues en petites vagues pour moins d’intensité.

Le réseau hydrographique aussi vu du ciel est arborescent, à caractère fractal, causé par des lois de puissance.

Je commence à comprendre cette fascination pour les choux, la Bretagne, les fougères…c’est leur caractère fractal qui les unit. L’humain et la nature forment une espèce de diagramme commun. Le savais-tu ? Tout se relie : notre être, la nature, les paysages, notre vie, de l’infiniment petit à l’infiniment grand.

Nous avons l’impression d’entrer dans des univers, nos univers en fait. Qui l’aurait cru en passant entre deux haies de fougères qu’elles prendraient autant de signification ?

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