Et après…?
Voilà une semaine plus que complète de grippe bronchite à errer entre délire et réalité, à ne plus comprendre la notion du temps, à essayer de se dire que le corps combat et que l’on va s’en sortir et alors une quinte de toux arrive et c’est reparti …
T’es-tu déjà trouvé dans cet état ? Notre corps et notre tête sont complètement pris dans cette spirale mais fort heureusement oublient vite cet état semi comateux pour passer à autre chose et c’est une chance.
Malgré cela, nous détestons je crois tous cet état où nous ne sommes plus maîtres de nous mais juste un humain fragile. Cela remet bien les pieds sur terre avec la tête en l’air…et la maladie fait comprendre notre fragilité physique. Ne nous croyons-nous pas toujours plus forts que tout ? Eh bien non la réalité rattrape, ne penses-tu pas ?
Cette semaine a apporté un besoin de lumière, ce besoin au bout du tunnel de trouver une lumière, une lumière non pas à la maladie car à part faire confiance à son corps et aider par quelques gestes ou quelques médicaments il n’y a pas grand-chose à faire…se poser, s’arrêter, attendre…mais une lumière espoir.
Quand on est malade et pas trop affaibli, le temps passe d’une drôle de manière comme au ralenti, nous sommes en sous régime même si le temps passe à la même vitesse, il existe comme une distorsion. Je me suis surprise à regarder pendant un long moment la lumière électrique refléter dans la fenêtre sur l’arbre derrière…une espèce de méditation, de superposition des espaces, cela m’a fascinée…une broutille me direz-vous mais pas si anodine.
Alors est apparue une envie de lumière et peindre le jaune avec ses nuances, peindre le contraste jaune/noir, peindre toutes ces petites évolutions, circonvolutions, modifications, toutes ces petites choses qui arrivent dans le noir et laissent passer la couleur, laissent passer la lumière…une envie de ressortir peut-être le combat intérieur du corps avec le virus, les cellules qui se battent, le virus qui veut prendre le dessus ou le combat que l’on mène tous les jours dans nos vies respectives, nos grands et petits combats. Ce n’est pas toujours une bataille mais chaque jour est une avancée avec ses soucis et ses joies. Le côté organique de l’être humain est tellement relié à nos vies de tous les jours, l’intérieur à l’extérieur, ne penses-tu pas ? Souvent peindre et particulièrement dans cet état est un dialogue entre la toile et le peintre, dialogue intérieur, combat sans combattre entre l’intérieur et l’extérieur, un drôle d’état. Parfois ce état est inspirant ou au contraire très décevant, comment rendre l’intérieur et l’extérieur compréhensibles ?
Nous sommes tous remplis de petits infinis, au niveau sanguin, cellulaire, virus, bactéries, microbiotes…et pourtant nous formons un tout et nous sommes plutôt infiniment grands avec tous ces infiniment petits… ce n’est pas qu’un jeu de mots c’est une réalité, en es-tu conscient ? Alors la grippe permet-elle cette réflexion, cette mise en état de l’esprit ? Il faut bien lui trouver un point différent, presque positif, une approche autre car sinon comment la combattre, c’est une agression de notre système immunitaire, une guerre démarre à échelle toute petite… la guerre est donc partout sur notre planète mais à des échelles différentes. Elle est de toute façon une agression.
Je ne sais si cet état va perdurer, il faut souhaiter que non sinon tout se passe dans une espèce de boucle sans fin… mais le retour à la réalité va bien se poser et de guerre intérieure on va repasser aux guerres et autres conflits mondiaux… et qu’est-ce qui est pire, je te pose la question ? et après… ?
Peut-être alors est-ce plus que vital de rechercher la lumière, essayer de l’apporter même à sa petite échelle et de la ressentir.
Je te propose un peu de lumière au bout de l’œuvre « Tunnel »