Fragile, dis-tu ?

Es-tu fragile ? Te ressens-tu fragile, ou la vie coule autour de toi et tu avances sans te poser de questions ?

Pour ma part je le suis, fragile. Certains vont dire que c’est une qualité d’autres que c’est un gros défaut. La fragilité mène à l’hypersensibilité. Ne sommes-nous pas sensibles à ce qui nous entoure, à un beau paysage, aux autres, aux évènements de la vie et touchés par le bonheur comme le malheur qui nous entoure ? La vie nous malmène en vrai ou nous nous sentons malmenés par elle et cela peut nous rendre fragile.

Cette réflexion est-elle trop cérébrale ? Ou ce ressenti trop personnel ? Je ne sais mais je voulais en parler car c’est un sujet qui me tient à cœur. Certains diront « arrête de te prendre la tête et profite de chaque moment ». D’autres diront « ne regarde pas les autres mais prends soin de toi » mais ne vivons-nous pas dans notre époque avec plein de monde autour. D’autres diront encore « ne montre pas cette fragilité car les autres vont profiter de toi »…bref chacun a son avis, chacun sa vie et sa fragilité.

Mais pour être artiste ne faut-il pas être sensible, être fragile, toujours sur un fil, toujours au bord de ses limites, toujours à l’intérieur et ressentir l’extérieur ? Il reste toujours le mythe de l’artiste maudit, l’artiste dans la grande souffrance, l’artiste qui a subi d’énormes préjudices dans son enfance ou plus tard, qui a vécu des choses horribles et les retranscrit…l’artiste qui doit souffrir et pratiquement mourir de faim pour vivre cet enfer et créer…mais n’est-ce pas aussi de l’hypersensibilité de la part de l’artiste, la souffrance physique ou morale n’est pas toujours créatrice d’art mais une grande fragilité peut l’être. L’art est un moyen d’expression très puissant mais tout le monde ne peut en produire, tout le monde ne peut s’exprimer par ce biais, tout le monde n’est pas artiste…c’est à la fois du bon et du mauvais. Alors l’hypersensibilité n’est pas l’apanage des artistes mais de tous, les artistes en tout cas sont particulièrement touchés.  

Cette fragilité peut aussi être une force nous dit-on, c’est un peu la mode. Il faut s’en servir et en profiter. Facile à dire, pas facile à faire. Pour beaucoup être fragile est une faiblesse, nous sommes diminués par rapport aux autres, considérés comme des êtres pleutres et faibles mais est-ce vraiment cela ? La pandémie de covid et l’enfermement ont poussé beaucoup de monde dans leurs retranchements impliquant une plus grande fragilité. Car ce temps a permis à beaucoup de faire des bilans de vie, de réfléchir à beaucoup de sujets auxquels ils ne pensaient pas, emportés dans le flux de leur vie. Beaucoup de personnes sont entrées dans des réflexions si profondes que la dépression est apparue et la peur du monde.

Je ne peux donc dire si être fragile est bon ou pas, cela deviendrait presque une dissertation philosophique, chacun l’est ou pas. Pour ma part je suis une éponge et absorbe beaucoup de ce qui se passe autour de moi et j’ai tendance à me renfermer sur moi-même, à entrer dans ma bulle, à me protéger, à créer mes grottes, mes cavités, mes endroits de repos.

Je pense qu’il faut vivre avec ses fragilités, s’en rendre compte, les accepter, en discuter, chercher le contact et communiquer. Qu’en penses-tu ?

La fragilité est une force car cela rend présent au monde et sensible à celui-ci. Il serait bon de s’en servir pour mieux se comprendre et comprendre l’autre.

A chacun de doser sa sensibilité, sa confiance en soi et les autres et à choisir l’intérieur ou l’extérieur, s’enfermer ou s’extérioriser…ou un juste équilibre.

Je te propose de cliquer sur l’œuvre « Anfractuosité » une cavité de lumière, irrégulière mais pleine d’espoir.

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